Oh la belle bleue !
Ou : Recettes faciles pour exploser les papilles de votre adversaire !
[NdlR : Cet article en attente de publication depuis plus d’un an, fait partie d’une série de trois. En voici le second volet. Le dernier ne devrait pas tarder, au pire d’ici quelques mois !]
La « recette » complète de la poudre à canon : un secret bien gardé!
Prenez un petit peu de Charbon de bois, du souffre en même quantité, et une majorité de l’ingrédient mystère : du Salpètre!
Voila la recette simple de cette poudre qui va révolutionner la façon de faire la guerre. Que cela soit sur mer ou sur terre, l’humanité est réellement créative lorsqu’il Acheter du Viagra sans ordonnance s’agit de se mettre sur la tronche, la au moins, ça avait plus de gueule que les simples flèches, lances et épées!
Il est difficile de répartir équitablement entre la Chine et Byzance le mérite de cette application de la poudre à la propulsion, car on la trouve dans les textes où l’on ne distinguait pas avec précision l’effet incendiaire, l’effet explosif et l’effet propulsif de cette poudre.
On admet généralement que la fusée est antérieure au canon et qu’elle remonte aux artificiers chinois.La poudre à canon est généralement reconnue comme ayant été inventée en Chine vers le IXe siècle, durant la Dynastie Tang (618-907). La découverte semble avoir pour origine des recherches faites dans les milieux taoïstes de l’époque des Táng, mais fut bientôt suivie par une application militaire dans les années 904-906. Il s’agissait alors de projectiles incendiaires nommés « feux volants ».
Le premier texte chinois certain se rapporte au siège de Kai-Keng par les Mongols en 1232. Les défenseurs Chinois utilisèrent des «flèches à feu volant», où l’on demandait à la poudre à la fois l’effet propulsif et l’effet incendiaire.
Les textes arabes sur les « flèches chinoises », la « neige chinoise » (salpêtre) se multiplient au XIIIe siècle, en même temps que la poudre et la fusée apparaissent en Occident sous une forme très voisine de celle qu’elles ont conservée jusqu’au début du XXe siècle.
Les Chinois de la dynastie des Song (Neuf Royaumes) inventèrent les fleches incendiaires, et l’efficacité de celles-ci fut amélioré grâce au remplacement de la graisse par de la poudre.Aux environs du Xème siècle, après l’utilisation des catapultes avec des charges explosives ou incendiaires, la Chine commençait à fabriquer les premières armes à feu.
Sous la dynastie des Song du Nord, l’emploi de la poudre se généralisa. A Kaifeng, capitale des Song, se trouvait une grande manufacture d’armes, divisée en plusieurs ateliers, dont un qui produisait uniquement de la poudre.
Sous la dynastie des Song du Sud, l’usage de la poudre de généralisa rapidement et les armes à feu se perfectionnèrent. Dans leurs efforts pour contenir les Tartares, les stratèges de la dynastie des Song du Sud s’ingénièrent à trouver de nouveaux perfectionnements aux armes à feu.En 1132, Chen Gui inventa le premier lance-flammes, qui révolutionna l’histoire des armes à feu. C’était un long tube de bambou épais rempli de poudre qui, une fois mise à feu, permettait de diriger les flammes sur l’ennemi. C’était une arme terrible pour l’époque, qui permettait un tir direct, contrôlable et de grande précision. Ce fut un grand pas en avant dans l’utilisation de la poudre.
Au lance-flammes succéda un genre de mortier, fait lui aussi d’un tube de bambou épais qu’on remplissait de poudre. Ce mortier propulsait des projectiles dans un grondement de tonnerre. Ces projectiles, dont on ne connaît malheureusement pas la composition, sont sans doute les ancêtres de nos obus actuels.
Si le lance-flammes avait pour fonction de brûler les gens, le mortier de bambou, lui, lançait des projectiles destinés à tuer. Il s’agit là d’un pas considérable et on peut considérer qu’il s’agit là du premier canon utilisé dans l’antiquité.
Vers la fin de la dynastie des Song du Nord, l’armée des Jin poussa ses invasions vers le Sud. La pratique de la guerre leur apprit eux aussi à fabriquer la poudre et les armes à feu. Au XIIIème siècle, les deux parties belligérantes utilisaient l’une et l’autre des armes à feu dans leurs affrontements.
En 1221, au cours de l’attaque de Qizhou (aujourd’hui Qichun, dans la province du Hubei), l’armée des Jin utilisa des « bombardes à grenades de fer ». Leur conception était la même : on remplissait de poudre un pot en fente, duquel on laissait dépasser une mèche qu’on allumait avant de lancer le projectile.La longueur de la mèche était fonction de la distance de la cible ; elle devait faire exploser la « bombe » au moment où celle-ci atteignait son objectif. Le pot en fonte éclatait avec fracas et la déflagration pouvait s’entendre à plusieurs dizaines de kilomètres à la ronde. D’où son nom de « foudre qui ébranle le ciel ». C’était une arme beaucoup plus redoutable que les flèches et les pierres utilisées jadis.
Les fusées :
Les premières fusées étaient décochées avec des arcs. Puis les fusées furent propulsées avec de la poudre, sur le principe des fusées actuelles : à l’extrémité de la flèche, près de l’empenne, on fixe un tube de carton rempli de poudre et pourvu d’une mèche. La poussée engendrée par l’inflammation de la poudre propulse la flèche dans les airs. Ce type de flèche-fusée fut sans doute mise au point sous la dynastie des Song. Sous la dynastie des Ming, pour accroître la force de frappe de ces flèches-fusées, on les plaçait en batterie dans un gros tube et on les enflammait ensemble. Le lancement simultané de plusieurs dizaines de fusées avait un pouvoir destructeur beaucoup plus puissant.
Au début des Ming, en combinant le principe de la flèche-fusée et celui du cerf-volant, deux projectiles explosifs furent mis au point :
– Le premier était muni d’une paire d’ailes et se déplaçait par la force du vent. On allumait une longue mèche de façon à ce que la poudre explosât lorsqu’il se trouvait juste au-dessus de l’objectif.– Le second projectile avait la forme d’un oiseau. On l’appelait le « Corbeau de feu ». Tressé avec des lamelles de bambou, son corps était bourré de poudre., Une fois lancé, il pouvait voler sur plus de 300 m. Sa mèche était réglée pour le faire exploser lors de sa retombée. Il pouvait incendier ainsi campements ou embarcations. Ces deux projectiles peuvent être considérés comme les premiers ancêtres de nos fusées modernes.
Toujours sous la dynastie des Ming, grâce au développement de la pyrotechnie, les premières fusées à deux étages firent leur apparition.
D’après le Wubeizhi (Traité d’art militaire) de Mao Yuanyi, il existait à cette époque une sorte de fusée appelée « Dragon de feu sortant de l’eau », formée d’un tube de bambou de 1,65 m de long ressemblant à un dragon. A chacune de ses extrémités étaient fixées deux grandes fusées propulsives (1er étage). A l’intérieur étaient placées plusieurs fusées (2ème étage). Les fusées du 1er étage propulsaient le dragon sur une distance de 1 à 1,5 km, puis les fusées 1er étage mettaient le feu automatiquement aux fusées du 2ème étage qui, expulsées par la bouche du dragon, allaient exploser sur l’ennemi.
Une autre fusée encore plus sophistiquée fut inventée sous les Ming. D’après le Wubeizhi, il s’agissait d’un tube chargé de poudre et de sable fixé au bout d’une tige de bambou. Aux deux extrémités de la tige étaient fixées deux fusées, chacune disposée dans un sens différent.La première fusée propulsait l’engin sur l’objectif et larguait le tube meurtrier qui explosait sur l’ennemi. Au même moment, elle allumait la fusée placée en sens inverse qui redressait l’engin et le faisait revenir à son point de départ. C’était la plus perfectionnée des fusées à étages de cette époque.
La propagation de l’invention de la poudre :
Aux environs du VIIIème et IXème siècle, l’alchimie chinoise se propagea dans les pays arabes. Sans doute ces régions connaissaient-elles déjà le salpêtre, principal composant de la poudre. Sous la dynastie des Song du Sud, les relations se multiplièrent entre la Chine et ces pays ; aussi la technique de fabrication de la poudre a-t-elle dû y être introduite à cette époque.
Au XIIIème siècle, le gouvernement de la dynastie des Yuan est entré en guerre avec les pays arabes d’Asie centrale. Au cours de ces guerres, les Arabes assimilèrent les techniques de fabrication de la poudre et des armes à feu. Les ouvrages militaires de cette époque mentionnent l’usage des « bouteilles de fer » par les Mongols. Il s’agit probablement des projectiles explosifs comme la « foudre ébranlant le ciel » ou les « grenades de fer ».
Un autre ouvrage arabe traite de deux armes à feu introduite à la même époque :
le « fusil de Cathay », une arme à courte portée, et la « fusée de Cathay », à longue portée. Les étrangers appelaient alors la Chine le Cathay, du nom d’un important groupe mongol du Nord-Est de la Chine : les Kitans (Khitaï).
< rajouter section armes individuelles > fusils (Chine puis Europe et Japon)>
L’invention de la poudre, comme celle du papier, se propagea en Europe par l’intermédiaire des pays arabes. De nombreux livres arabes traduits au Moyen-Age par les Européens leur permirent de découvrir la méthode de fabrication de la poudre.
Au XIVème siècle, l’Espagne, l’Italie et de nombreuses îles méditerranéennes furent le théâtre des guerres entre l’Europe et l’Arabie. En 1325, les Maures attaquèrent une ville espagnole à l’aide de lance-bombes. Leurs détonations étaient aussi fortes que le grondement du tonnerre et leurs flammes ravagèrent la cité. Les Européens apprirent l’usage de la poudre au cours de cette guerre et cherchèrent dès lors à dominer la science de la pyrotechnie. C’est au XVème siècle que les pays européens produisirent leurs premiers canons à poudre.